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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/105

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Ainsi, la plus légère attention suffira pour nous convaincre que la nature (l’activité du mouvement établi dans toutes les parties de notre globe) travaille sans relâche à détruire tous les composés qui existent ; à dégager leurs principes de l’état de combinaison, en leur présentant sans cesse des causes qui provoquent ce dégagement ; et à ramener ces principes à l’état de liberté qui leur rend les facultés qui leur sont propres, et qu’ils tendent à conserver toujours : telle est la première des deux considérations énoncées ci-dessus.

Mais j’ai fait voir, en même temps, qu’il existe aussi dans la nature une cause particulière, puissante et continuellement active, qui a la faculté de former des combinaisons, de les multiplier, de les diversifier, et qui tend sans cesse à les surcharger de principes. Or, cette cause puissante, qu’embrasse la seconde des deux considérations citées, réside dans l’action organique des corps vivans, où elle forme continuellement des combinaisons qui n’eussent jamais existé sans elle.

Cette cause particulière ne se trouve point dans des lois qui soient propres à ces corps vivans, et que l’on puisse regarder comme opposées à celles qui régissent les autres corps ; mais elle prend sa source dans un ordre de choses essentiel à l’existence de la vie, et surtout dans