Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/110

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mes contemporains ; mais j’ai dû rappeler ici les deux considérations dont il s’agit, parce qu’elles complètent l’explication que j’ai donnée des phénomènes de la vie, que je suis convaincu de leur fondement, et que je sais que, sans elles, on sera toujours obligé de supposer pour les corps vivans des lois contraires à celles qui régissent les phénomènes des autres corps.

Il me paroît hors de doute que si l’on examinoit suffisamment ce qui se passe à l’égard des objets dont il s’agit, on seroit bientôt convaincu :

Que tous les êtres doués de la vie ont la faculté, par le moyen des fonctions de leurs organes ; les uns (les végétaux), de former des combinaisons directes, c’est-à-dire, d’unir ensemble des élémens libres après les avoir modifiés, et de produire immédiatement des composés ; les autres (les animaux), de modifier ces composés, et de les changer de nature en les surchargeant de principes et en augmentant les proportions de ces principes d’une manière remarquable.

Je persiste donc à dire que les corps vivans forment eux-mêmes, par l’action de leurs organes, la substance propre de leur corps, et les matières diverses que leurs organes sécrètent ; et qu’ils ne prennent nullement dans la nature cette substance toute formée et ces matières qui ne proviennent uniquement que d’eux seuls.