Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/14

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suspendus, selon que l’intensité du froid est plus ou moins considérable.

Quoique la vie et la fermentation soient deux phénomènes fort différens, elles puisent, l’une et l’autre, dans la même source les mouvemens qui les constituent ; et il faut, de part et d’autre, que l’état des parties, soit du corps organisé capable de vivre, soit du corps inorganique qui peut fermenter, se trouve favorable à l’exécution de ces mouvemens. Mais dans le corps doué de la vie, l’ordre et l’état de choses qui y existent sont tels, que toutes les altérations dans la combinaison des principes sont successivement réparées par des combinaisons nouvelles et à peu près semblables que les mouvemens subsistans occasionnent ; tandis que dans le corps non organisé ou désorganisé qui fermente, tous les changemens qui s’exécutent dans la composition de ce corps ou de ses parties, ne sauroient se réparer par la continuité de la fermentation.

Dès l’instant de la mort d’un individu, son corps désorganisé réellement, quoique souvent il n’en ait pas l’apparence, rentre aussitôt dans la classe de ceux dont les parties peuvent subir la fermentation, surtout les plus souples d’entre elles ; et alors la cause excitatrice qui le faisoit vivre devient celle qui hâte la décomposition de celles de ses parties qui sont susceptibles de fermenter.