Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/179

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mens qui constituent leurs actions ; celle, enfin, de se former des idées, de comparer ces idées pour en obtenir des jugemens ; en un mot, d’exécuter différens actes d'intelligence.

Le plus souvent, les considérations que j’exposerai, à cet égard, seront dans le cas de nous donner des convictions intimes et morales, et cependant il est impossible de prouver positivement le fondement de ces considérations. Il semble que notre destinée ne nous permette, relativement à quantité de phénomènes naturels, d’acquérir que cet ordre de connoissances ; et néanmoins on ne sauroit douter de son importance dans mille circonstances où il est nécessaire que nos jugemens soient dirigés.

Si le physique et le moral ont une source commune ; si les idées, la pensée, l’imagination même, ne sont que des phénomènes de la nature, et conséquemment que de véritables faits d’organisation ; il appartient principalement au zoologiste, qui s’est appliqué à l’étude des phénomènes organiques, de rechercher ce que sont les idées, comment elles se produisent, comment elles se conservent ; en un mot, comment la mémoire les renouvelle, les rappelle et les rend de nouveau sensibles ; de là, il n’a que quelques efforts à faire pour apercevoir ce que sont les pensées elles-mêmes, auxquelles les idées seules peuvent donner lieu ; enfin, en suivant la