Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/189

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d’une tortue, d’une grenouille, sans que ces animaux cessent de montrer, par leurs mouvemens, qu’ils ont encore des sensations et une volonté : je répondrai qu’on ne détruit, dans cette opération, qu’une portion de la masse médullaire principale, et que ce n’est pas celle qui contient le centre de rapport ou le sensorium commune ; car les deux hémisphères qui forment la masse principale de ce qu’on nomme le cerveau, ne le renferment pas ;

2° « Qu’il y a des insectes et des vers qui, étant coupés en deux ou plusieurs morceaux, forment, à l’instant même, deux ou plusieurs individus qui ont chacun leur système de sensation et leur volonté propre. » Je répondrai encore, qu’à l’égard des insectes, le fait allégué est sans fondement ; qu’aucune expérience connue ne constate, qu’en coupant un insecte en deux morceaux, on puisse obtenir deux individus capables de vivre chacun de leur côté ; et quand même cela seroit, chaque moitié de l’insecte coupé auroit encore dans sa portion de moelle longitudinale noueuse, une masse médullaire principale ;

3° « Que plus la masse de matière nerveuse est également distribuée, moins le rôle des parties centrales est essentiel[1]. » je répondrai,

  1. Voyez l'Anatomie comparée de M. CUVIER, tom. II, p. 94, et les Recherches sur le Système nerveux de MM. Gall et Spurzheim, p. 22.