UNE matière subtile, remarquable par la célérité
de ses mouvemens, et qu’on néglige de
considérer, parce qu’il n’est pas en notre pouvoir
de l’observer directement nous-mêmes, de
nous la procurer, et de la soumettre à nos
expériences ; cette matière, dis-je, est l’agent le
plus singulier, et en même temps l’instrument
le plus admirable que puisse employer la nature
pour produire le mouvement musculaire, le
sentiment, les émotions intérieures, les idées, et
les actes d’intelligence dont quantité d’animaux sont
susceptibles.
Or, comme il nous est possible de connoître cette matière par les effets qu’elle produit, il importe que nous la prenions en considération, dès le commencement de la troisième partie de cet ouvrage ; car le fluide qu’elle constitue étant le seul qui soit capable d’opérer les phénomènes qui excitent tant notre admiration, si nous refusons de reconnoître son existence et ses facultés, il nous faudra donc abandonner toute recherche sur les causes physiques de ces phénomènes,