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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/256

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CHAPITRE III.

De la Sensibilité physique et du Mécanisme des Sensations.


Comment concevoir qu’aucune partie quelconque d’un corps vivant puisse avoir en elle-même la faculté de sentir, lorsque toute matière, quelle qu’elle soit, ne jouit nullement et ne sauroit jouir d’une pareille faculté !

Certes, c’étoit commettre une grande erreur que de supposer que les animaux, et même les plus parfaits d’entre eux, avoient certaines de leurs parties douées du sentiment. Assurément, les humeurs ou les fluides quelconques des corps vivans, non plus que leurs parties solides, quelles qu’elles puissent être, ne possèdent pas la faculté de sentir.

Ce n’est que par un véritable prestige que chaque partie de notre corps, considérée isolément, nous paroît sensible ; car c’est notre être en entier qui sent, ou plutôt, qui subit un effet général, à la provocation de toute cause affectante qui y donne lieu ; et comme cet effet se rapporte toujours à la partie qui fut affectée, nous en recevons dans l’instant la perception, à laquelle nous don-