Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/304

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alors du plus grand intérêt de reconnoître ; car, outre qu’elles seroient propres à redresser nos erreurs, relativement aux phénomènes de la vie et de l’organisation, ainsi qu’aux facultés auxquelles ces phénomènes donnent lieu, elles mettroient un terme au merveilleux créé par notre imagination, et elles nous donneroient une idée plus juste et plus grande du suprême auteur de tout ce qui existe, en nous montrant la voie simple qu’il a prise pour opérer tous les prodiges dont nous sommes témoins.

Ainsi, le sentiment intime d’existence qu’éprouvent les animaux qui jouissent de la faculté de sentir, mais qui ne sont doués d’aucune intelligence, leur procure en même temps une puissance intérieure qui n’agit que par des émotions que l’harmonie du système nerveux la met dans le cas de pouvoir éprouver, et qui leur fait exécuter des actions, sans le concours d’aucune volonté de leur part. Mais ceux des animaux qui joignent à la faculté de sentir, celle de pouvoir exécuter des actes d’intelligence, ont cet avantage sur les premiers, que leur puissance intérieure, source de leurs actions, est susceptible de recevoir les émotions qui la font agir, tantôt par les sensations que produisent des impressions intérieures et des besoins ressentis, et tantôt par une volonté qui,