Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/313

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J’ai dit que les fluides subtils, qui pénètrent et se meuvent dans l’intérieur de ces corps vivans, se frayant des voies particulières, qu’ils continuoient de suivre, commençoient à établir des mouvemens de même sorte, lesquels donnent lieu, conséquemment, à des habitudes. Maintenant, si l’on fait réflexion que l’organisation se développe avec la continuité de la vie, on concevra que de nouvelles voies ont dû se frayer, se multiplier, et se diversifier progressivement, pour faciliter l’exécution des mouvemens de contraction ; et que les habitudes, auxquelles ces mouvemens donnent lieu, devenant alors entraînantes et irrésistibles, doivent se diversifier pareillement.

Telle est, selon moi, la cause des mouvemens des animaux les plus imparfaits ; mouvemens que nous sommes portés à leur attribuer et à regarder comme le résultat de facultés qu’ils possèdent, parce que, dans d’autres animaux, nous en apercevons la source en eux-mêmes ; mouvemens, en un mot, qui s’exécutent sans volonté et sans aucune participation de l’individu, et qui, néanmoins, de très-irréguliers qu’ils sont dans les plus imparfaits de ces corps vivans, se régularisent progressivement, et deviennent constamment les mêmes dans les animaux de même espèce.

Enfin, la reproduction transmettant aux indi-