Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/323

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le fluide qui l’a exécutée, ne se soit frayé une route, qui lui devient alors d’autant plus facile à parcourir, qu’il l’a effectivement plus souvent franchie, et qu’il n’ait lui-même une aptitude plus grande à suivre cette route frayée, que celles qui le sont moins.

Combien ce principe simple et fécond ne nous fournit-il pas de lumières sur le pouvoir bien connu des habitudes, pouvoir auquel l’homme même ne peut se soustraire qu’avec beaucoup de peine, et qu’à l’aide du perfectionnement de son intelligence !

Qui ne sent alors que le pouvoir des habitudes sur les actions doit être d’autant plus grand, que l’individu que l’on considère est moins doué d’intelligence, et a moins, par conséquent, la faculté de penser, de réfléchir, de combiner ses idées, en un mot, de varier ses actions.

Les animaux qui ne sont que sensibles, c’est-à-dire, qui ne possèdent pas encore l’organe dans lequel se produisent les comparaisons entre les idées, ainsi que les pensées, les raisonnemens et les différens actes qui constituent l’intelligence, n’ont que des perceptions souvent très-confuses, ne raisonnent point, et ne peuvent presque point varier leurs actions. Ils sont donc constamment assujettis au pouvoir des habitudes.

Ainsi, les insectes, qui sont de tous les ani-