Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/325

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jouissent de la faculté de sentir, ont leur sentiment intérieur susceptible d’être ému par leurs besoins, et que les mouvemens de leur fluide nerveux, qui résultent de ces émotions, sont constamment dirigés par ce sentiment intérieur et par les habitudes ; alors on eût senti que, dans tous ceux de ces animaux qui sont privés des facultés de l’intelligence, toutes les déterminations d’action ne pouvoient jamais être le produit d’un choix raisonné, d’un jugement quelconque, de l’expérience mise à profit, en un mot, d’une volonté, mais qu’elles étoient assujetties à des besoins que certaines sensations excitent, et qui réveillent des penchans qui les entraînent.

Dans les animaux même qui jouissent de la faculté d’exécuter quelques actes de l’intelligence, ce sont encore, le plus souvent, le sentiment intérieur, et les penchans nés des habitudes qui décident, sans choix, les actions que ces animaux exécutent.

Enfin, quoique la puissance exécutrice des mouvemens et des actions, ainsi que la cause qui les dirige, soient uniquement intérieures ; il ne faut pas, comme on l’a fait[1], borner à des impressions intérieures, la cause première

  1. RICHERAND, Physiol., vol. II, p. 151.