Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/338

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animaux dont il vient d’être question, a lieu aussi, le plus souvent, dans ceux qui sont doués des facultés de l’intelligence ; car presque tous les besoins de ces derniers, provenant de sensations qui réveillent certaines habitudes, émeuvent immédiatement le sentiment intérieur, et mettent ces animaux dans le cas d’agir avant d’y avoir pensé. L’homme même exécute aussi des actions qui ont une semblable origine, lorsque les besoins qui les provoquent sont pressans. Par exemple, si, par distraction, vous prenez, pour quelqu’usage, un morceau de fer qui, contre votre attente, se trouve très-chaud, la douleur que vous fait éprouver la chaleur de ce fer, émeut aussitôt votre sentiment intérieur, et avant d’avoir pu penser à ce que vous devez faire, l’action des muscles, qui vous fait quitter ce fer chaud que vous teniez, est déjà exécutée.

Il suit des considérations que je viens d’exposer, que les actions qui s’exécutent à la suite des besoins, que provoquent des sensations, lesquelles émeuvent immédiatement le sentiment intérieur de l’individu, ne sont nullement le résultat d’aucune pensée, d’aucun jugement, et conséquemment d’aucun acte de volonté ; tandis que celles qui s’opèrent à la suite des besoins, que provoquent des idées ou des pensées, sont uniquement le résultat de ces actes d’intelligence, qui émeu-