Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/342

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tre elles sont, à la vérité, le produit de la faculté de vouloir ; mais beaucoup d’autres ne proviennent que de l’émotion directe du sentiment intérieur, qu’excitent des besoins subits, et qui fait exécuter à ces animaux, des actions qu’aucune détermination, par la pensée, ne précède en aucune manière.

Dans l’homme même, que d’actions sont uniquement provoquées, et aussitôt exécutées, par la simple émotion du sentiment intérieur, et sans la participation de la volonté ! Enfin, n’est-ce pas à de premiers mouvemens, non maîtrisés, qu’une multitude de ces actions doivent leur origine ; et ces premiers mouvemens, que sont-ils, si ce ne sont les résultats du sentiment intérieur ?

S’il n’y a point, ainsi que je l’ai dit plus haut, de volonté réelle dans les animaux qui possèdent un système nerveux, mais qui sont dépourvus d’un organe pour l’intelligence, ce qui est cause que ces animaux n’agissent que par les émotions que des sensations produisent en eux ; il y en a bien moins encore dans ceux qui sont privés de nerfs. Aussi paroît-il que ces derniers ne se meuvent que par leur irritabilité excitée, et que par l’effet immédiat des excitations extérieures.

On conçoit, d’après ce que je viens d’exposer, que lorsque la nature fut parvenue à transporter, dans l’intérieur des animaux, la puissance d’agir,