parce que, dans une même race, il n’y a point d’inégalité dans l’intelligence et dans les idées des individus. Il suit de là que leurs actes de volonté sont des déterminations qui les font toujours satisfaire sans erreur aux besoins qui les émeuvent. On a dit, d’après cela, que l’instinct pour les animaux étoit un flambeau qui les éclairoit mieux que notre raison.
Le vrai est que, moins libres que nous de varier leurs actions, plus assujettis à leurs habitudes, les animaux ne trouvent dans leur instinct qu’une nécessité qui les entraîne, et dans leurs actes de volonté qu’une cause, dont les élémens non variables, non modifiés, très-peu compliqués, et toujours les mêmes dans tous les individus d’une même race, a dans tous une puissance et une étendue égales dans les mêmes cas. Enfin, comme il ne se trouve entre les individus de la même espèce, aucune inégalité dans les facultés intellectuelles, leurs jugemens sur les mêmes objets, et leur volonté d’agir qui peut résulter de ces jugemens, sont des causes qui leur font exécuter, à très-peu près, les mêmes actions dans les mêmes circonstances.
Je terminerai ces vues sur les sources et les résultats de la volonté, par quelques considérations relatives à la même faculté dans l’homme ; et l’on va voir que les choses sont bien différentes