Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/369

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

penchans que les parens transmettent par l’organisation ; mais, certes, si l’on n’eut pas exercé fortement et habituellement les facultés que ces dispositions favorisent, l’organe particulier qui en exécute les actes, ne se seroit pas développé.

À la vérité, chaque individu, depuis l’instant de sa naissance, se trouve dans un concours de circonstances qui lui sont tout-à-fait particulières, qui contribuent, en très-grande partie, à le rendre ce qu’il est aux différentes époques de sa vie, et qui le mettent dans le cas d’exercer ou de ne pas exercer telle des facultés, et telle des dispositions qu’il a apportées en naissant ; en sorte qu’on peut dire, en général, que nous n’avons qu’une part bien médiocre à l’état où nous nous trouvons dans le cours de notre existence, et que nous devons nos goûts, nos penchans, nos habitudes, nos passions, nos facultés, nos connoissances même aux circonstances infiniment diversifiées, mais particulières, dans lesquelles chacun de nous s’est rencontré.

Dès notre plus tendre enfance, tantôt ceux qui nous élèvent, nous laissent entièrement à la merci des circonstances qui nous entourent, ou en font naître, eux-mêmes, de très-désavantageuses pour nous, par suite de leur manière d’être, de voir et de sentir ; et tantôt, par une foiblesse inconsidérée, nous gâtent et nous lais-