fournissent un moyen indispensable pour en étendre le nombre, et non parce qu’ils concourent à leur formation.
Sans doute, une langue n’est pas moins utile pour penser que pour parler ; et il faut attacher des signes de convention aux notions acquises, afin que ces notions ne restent pas isolées, et que nous puissions les associer, les comparer, et prononcer sur leurs rapports. Mais ces signes sont des secours, des moyens, en un mot, un art infiniment utile pour nous aider à penser, et non des causes immédiates de formation d’idées.
Les signes, quels qu’ils soient, ne font qu’aider notre mémoire sur des notions acquises, soit anciennes, soit récentes, que nous donner le moyen de nous les rendre présentes successivement, ou plusieurs à la fois, et par là, que nous faciliter la formation d’idées nouvelles.
De ce que Condillac a très-bien prouvé que, sans les signes, l’homme n’eût jamais pu parvenir à étendre ses idées comme il l’a fait, et ne pourroit pas continuer de le faire comme il le fait encore, il ne s’ensuit pas que les signes soient eux-mêmes des élémens d’idées.
Assurément, je regrette de ne pouvoir entreprendre l’importante discussion dans laquelle il faudroit entrer à cet égard ; mais, probablement,