qui ne rencontre point l’organe de l’intelligence préparé par l'attention à en recevoir l’impression, ne sauroit former aucune idée.
Les animaux à mamelles ont les mêmes sens que l’homme, et reçoivent, comme lui, des sensations de tout ce qui les affecte. Mais, comme ils ne s’arrêtent point à la plupart de ces sensations, qu’ils ne fixent point leur attention sur elles, et qu’ils ne remarquent que celles qui sont immédiatement relatives à leurs besoins habituels, ces animaux n’ont qu’un petit nombre d'idées qui sont toujours à peu près les mêmes ; en sorte que leurs actions ne varient point ou presque point.
Aussi, à l’exception des objets qui peuvent satisfaire à leurs besoins, et qui font naître en eux des idées, parce qu’ils les remarquent, tout le reste est comme nul pour ces animaux.
La nature n’offre aux yeux, soit du chien ou du chat, soit du cheval ou de l’ours, etc., aucune merveille, aucun objet de curiosité, en un mot, aucune chose qui les intéresse, si ce n’est ce qui sert directement à leurs besoins, ou à leur bien-être ; ces animaux voient tout le reste sans le remarquer, c’est-à-dire, sans y fixer leur attention ; et conséquemment n’en peuvent acquérir aucune idée. Cela ne peut être autrement, tant que les circonstances ne forcent point l’ani-