Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/404

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culières et générales ; d’exécuter des jugemens dans un haut degré de rectitude ; et de multiplier ses idées de tout genre, et surtout ses idées complexes. Enfin, cette habitude d’exercer son intelligence, si les diverses circonstances de sa vie la favorisent, le met dans le cas d’étendre ses connoissances, d’agrandir et de diriger son génie ; en un mot, de voir en grand, d’embrasser une multitude presqu’infinie d’objets par sa pensée, et d’obtenir de son intelligence les jouissances les plus solides et les plus satisfaisantes.

Je terminerai ce sujet, en remarquant que, quoique l’attention doive ses actes au sentiment intérieur de l’individu qui, ému par un besoin, le plus souvent moral, a seul le pouvoir d’y donner lieu ; elle est néanmoins une des facultés essentielles de l’intelligence, puisqu’elle ne s’opère que dans l’organe qui produit ces facultés ; et qu’on est d’après cela autorisé à penser que tout être, privé de cet organe, ne sauroit exécuter aucun de ses actes, c’est-à-dire, ne sauroit donner de l'attention à aucun objet.

Cet article sur l'attention méritoit d’être un peu étendu, car le sujet m’a paru très-important à éclaircir ; et je suis fortement persuadé que, sans la connoissance de la condition nécessaire pour qu’une sensation puisse produire une idée, jamais on n’auroit pu saisir ce qui est relatif à la