Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/412

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directes, c’est-à-dire, obtenues par des sensations remarquées ; de même aussi, elle s’exerce sur les idées complexes que l’individu possède et peut se rendre sensibles.

Ainsi, l’objet d’une pensée, ou d’une suite de pensées, peut être matériel ou embrasser différens objets matériels ; mais il peut être aussi constitué par une idée complexe ou se composer de plusieurs idées de cette nature. Or, à l’aide de la pensée, l’individu peut obtenir des unes et des autres de ces idées, plusieurs autres encore, et cela à l’infini. De là, l'imagination qui prend sa source dans l’habitude de penser, et de se former des idées complexes, et qui parvient à créer, par similitude ou analogie, des idées particulières, dont celles qui proviennent des sensations ne sont que des modèles.

Je m’arrête ici, ne me proposant nullement l'analise des idées, que des hommes plus habiles et plus profonds penseurs ont déjà faite ; et j’ai atteint mon but, si j’ai montré le vrai mécanisme par lequel les idées et les pensées se forment dans l’organe de l’intelligence, aux excitations du sentiment intérieur de l’individu.

J’ajouterai seulement, que l'attention est toujours compagne de la pensée ; en sorte que, lorsque la première n’a plus lieu, la seconde cesse aussitôt d’exister.