Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/425

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c’est-à-dire, la connoissance des événemens futurs[1].

L’homme seroit sans doute très-malheureux s’il savoit positivement ce qui doit lui arriver, s’il connoissoit l’époque précise de la fin de sa vie, etc., etc. ; mais la véritable raison qui fait qu’il n’a point cette connoissance, c’est que la nature n’a pu la lui donner ; cela lui étoit impossible. La mémoire n’étant que le souvenir de faits qui ont existé, et dont nous avons pu nous former des idées ; et l’avenir, au contraire, devant donner lieu à des faits qui n’ont pas encore d’existence, nous ne pouvons en avoir aucune idée, à l’exception de ceux qui tiennent à quelques portions reconnues de l’ordre que suit la nature dans ses actes.

  1. À l’égard des événemens futurs, ceux qui tiennent à des causes simples, ou à peu près telles, et à des lois que l’homme, en étudiant la nature, est parvenu à reconnoître, se trouvent dans le cas d’être prévus par lui, et jusqu’à un certain point, d’être déterminés d’avance pour des époques plus ou moins précises. Ainsi les astronomes peuvent indiquer l’époque future d’une éclipse, et celle où tel astre se trouvera dans telle position ; mais cette connoissance de certains faits attendus, est réduite à un très-petit nombre d’objets. Cependant, beaucoup d’autres faits futurs et d’un autre ordre lui sont encore connus ; car il sait qu’ils auront lieu, mais il n’en sauroit déterminer avec précision les époques.