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DU JUGEMENT.
Quatrième des Facultés principales de l’Intelligence.

Les opérations de l’intelligence qui constituent des jugemens sont, pour l’individu, les plus importantes de celles que son entendement puisse exécuter ; et ce sont, en effet, celles dont il peut le moins se passer, et dont il a le plus souvent occasion de faire usage.

C’est dans les résultats de cette faculté de juger que les déterminations qui constituent la volonté d’agir prennent leur source ; c’est aussi des actes de cette même faculté que naissent les besoins moraux, tels que les désirs, les souhaits, les espérances, les inquiétudes, les craintes, etc. ; enfin, ce sont toujours aux suites de nos jugemens que sont dues celles de nos actions auxquelles notre entendement a eu quelque part.

On ne peut exécuter aucune série de pensées sans former des jugemens ; nos raisonnemens, nos analises ne sont que le résultat de jugemens ; l’imagination même n’a de puissance que par les jugemens, relativement aux modèles ou aux contrastes qu’elle emploie pour créer des idées ; enfin, toute pensée qui n’est point un jugement, ou qui n’en est pas accompagnée, n’est qu’un acte de