Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/466

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leurs, ce qui leur manque est le produit d’un avortement occasionné, à la suite de beaucoup de temps, par le défaut d’emploi de parties qui ne leur étoient plus d’aucun usage. Si l’on considère que dans les phoques où le bassin existe encore, ce bassin est appauvri, resserré et sans saillie sur les hanches ; on sentira que le médiocre emploi des pieds postérieurs de ces animaux en doit être la cause, et que si cet emploi cessoit entièrement, les pieds de derrière et le bassin même pourroient à la fin disparoître.

Les considérations que je viens de présenter ne paroîtront, sans doute, que de simples conjectures, parce qu’il n’est pas possible de les établir sur des preuves directes et positives. Mais si l’on donne quelqu’attention aux observations que j’ai exposées dans cet ouvrage, et si ensuite l’on examine bien les animaux que j’ai cités, ainsi que le produit de leurs habitudes et des milieux qu’ils habitent, on trouvera que ces conjectures acquièrent, par cet examen, une probabilité des plus éminentes.

Le tableau suivant pourra faciliter l’intelligence de ce que je viens d’exposer. On y verra que dans mon opinion, l’échelle animale commence au moins par deux branches particulières, et que, dans le cours de son étendue quelques rameaux paroissent la terminer en certains endroits.