CHAPITRE VI.
Des Générations directes ou spontanées.
L’organisation et la vie sont le produit
de la nature, et en même temps le résultat
des moyens qu’elle a reçus de l’Auteur suprême
de toutes choses, et des lois qui la constituent
elle-même : c’est ce dont on ne sauroit maintenant
douter. Ainsi, l’organisation et la vie ne
sont que des phénomènes naturels, et leur
destruction dans l’individu qui les possède n’est
encore qu’un phénomène naturel, suite nécessaire
de l’existence des premiers.
Les corps sont sans cesse assujettis à des mutations d’état, de combinaison et de nature, au milieu desquelles les uns passent continuellement de l’état de corps inerte ou passif, à celui qui permet en eux la vie, tandis que les autres repassent de l’état vivant à celui de corps brut et sans vie. Ces passages de la vie à la mort, et de la mort à la vie, font évidemment partie du cercle immense de toutes les sortes de changemens auxquels, pendant le cours des temps, tous les corps physiques sont soumis.
La nature, ai-je déjà dit, crée elle-même les