Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/72

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Si l’on reconnoît que tous les corps naturels sont réellement des productions de la nature, il doit être alors de toute évidence que, pour donner l’existence aux différens corps vivans, elle a dû nécessairement commencer par former les plus simples de tous, c’est-à-dire, par créer ceux qui ne sont véritablement que de simples ébauches d’organisation, et qu’à peine nous osons regarder comme des corps organisés et doués de la vie. Mais lorsqu’à l’aide des circonstances et de ses moyens, la nature est parvenue à établir dans un corps les mouvemens qui y constituent la vie, la succession de ces mouvemens y développe l’organisation, donne lieu à la nutrition, la première des facultés de la vie, et de celle-ci naît bientôt la seconde des facultés vitales, c’est-à-dire, l’accroissement de ce corps.

La surabondance de la nutrition, en donnant lieu à l’accroissement de ce corps, y prépare les matériaux d’un nouvel être que l’organisation met dans le cas de ressembler à ce même corps, et lui fournit par-là les moyens de se reproduire, d’où naît la troisième des facultés de la vie.

Enfin, la durée de la vie dans ce corps augmente graduellement la consistance de ses parties contenantes, ainsi que leur résistance aux mouvemens vitaux : elle affoiblit proportionnellement