Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/100

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On pourrait citer, à cette époque de troubles, bien des exemples de pareilles usurpations.

Les familles bourgeoises ont beaucoup gagné en nombre et en influence. Dans les deux siècles précédents, nous avons signalé l’apparition des bourgeois de Saint-Brieuc dans plusieurs assemblées des États de Bretagne, mais sans pouvoir nous prononcer sur l’importance qu’ils avaient dans l’administration de la cité. Au xvie siècle, leur place commence à y être bien marquée. On les voit souvent, et notamment en 1579, se réunir dans l’église paroissiale, le dimanche, pour assister au service divin et délibérer ensuite des affaires de la ville et de la paroisse. Et ce ne sont pas seulement les notables, mais tous les paroissiens, bourgeois, manants et habitants : voilà les expressions consacrées. Le souvenir de ces anciennes libertés a été rappelé par les États de Bretagne dans leurs remontrances au roi, en 1781 : « Autrefois, y est-il dit, l’entrée de l’hôtel de ville était permise à tous les habitants et l’assemblée de la communauté était véritablement l’assemblée générale de la commune. » Le lieu choisi pour ces réunions indique aussi qu’elles ont eu, au début, un double caractère : c’était en même temps une fabrique et une communauté de ville, vivant à l’ombre de l’église. Cette origine, simple et libérale à la fois, dérange bien un peu nos idées sur l’émancipation des communes par la révolte ; mais, quand on fait l’histoire sans esprit de parti, on est bien forcé de reconnaître que l’organisation de la cité a eu lieu lentement et pacifiquement à Saint-Brieuc, comme dans la plupart des villes de Bretagne. Essayons de suivre, dans quelques-unes de leurs manifestations, la paroisse et l’assemblée de ville.

En ce qui concerne la paroisse, il faut se rappeler qu’elle