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ments ; aussi convient-il de placer dans la même liste d’honneur, à côté de Melchior de Marconnay et de Salomon Ruffelet, le vicaire de Saint-Michel, François Bourel, et les commissaires des onze quartiers, parmi lesquels nous trouvons des noms déjà connus : Bagot, Compadre, Pommeret, Guitto, Dujardin, Bédel, Launay, Desbois, Jouy, Josse, Rouault, Guimart, Hamon, Maulnay, Louzonier, Quenaluy, Lamarche, Lecan, Couvré et Donguy[1].

La conduite tenue par les bourgeois de Saint-Brieuc dans ces circonstances critiques prouve qu’ils méritaient de prendre une plus large part à l’administration de la cité. C’est du reste le moment d’aborder l’histoire de ce développement, tout en indiquant la transformation qu’a subie par contre-coup l’autorité du suzerain, c’est-à-dire de l’évêque. Nous ne pourrons le faire sans montrer en même temps l’influence que le pouvoir royal a exercée, à plusieurs reprises, sur les institutions municipales.

Les guerres de la Ligue et les dépenses occasionnées par la peste avaient forcé la ville de Saint-Brieuc de contracter des dettes. L’état qui en fut dressé, en 1605, s’élevait à 31,010 livres 11 sous 9 deniers et, pour les solder, on percevait déjà un droit d’octroi sur le vin, le cidre et la bière. Avant que le passé fût liquidé, les bourgeois formèrent un projet audacieux, mais ils mirent plus d’imagination à le concevoir que d’esprit de suite à l’exécuter. Ils demandèrent, en effet, en 1608, l’établissement d’un nouveau droit d’octroi « pour bâtir un collège, une maison commune, un auditoire, une maison de santé, pour accroître les églises, l’hôpital de la Madeleine et acquitter les dettes. » Il est probable qu’ils n’avaient présenté ce magnifique programme que pour répondre, d’une manière éclatante, à un arrêt du Parlement qui les condamnait à fournir un auditoire, une chambre du conseil et des

  1. La plupart des détails que nous avons donnés sur la peste, en 1601 et en 1607, sont empruntés aux registres de la juridiction des Regaires, d’après les Anciens Evéchés (t. ii, ch. 2). Les auteurs de cet ouvrage citent plusieurs fois ces registres si précieux pour notre histoire locale, que nous avons demandés en vain dans les archives publiques.