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ayant excédé l’âge de 25 ans. » Si le syndic convoquait les assemblées, le sénéchal de la Cour royale les présidait le plus souvent, ce qui ne pouvait manquer d’amener entre eux des conflits. On y voit assister l’alloué, ou premier juge du siège royal, le procureur du roi et quelquefois le sénéchal des Regaires ; on y admet deux chanoines, députés du chapitre, sans déroger, dit-on, à l’arrêt de la Cour.

Cette organisation eut lieu, en vertu de plusieurs arrêts et règlements, de 1609 à 1630. Il en résulte que l’ancienne assemblée des habitants se trouva réduite à un certain nombre de représentants des trois ordres, investis par le pouvoir royal d’attributions qui n’avaient appartenu jusqu’alors qu’au général de la paroisse. Les bourgeois y dominaient, mais leur influence allait être contrôlée et quelquefois combattue par celle des officiers du roi.

C’est encore au roi que la ville de Saint-Brieuc s’adressait pour obtenir l’établissement d’un octroi, la seule ressource dont elle pût disposer. En 1617, des lettres-patentes permirent d’affecter à des travaux publics, pendant six ans, « un droit d’un sol par pot de vin et de trois deniers par pot de bierre et sildre qui sera vendu et débité en détail (sic), tant en notre ville de Saint-Brieuc que faubourgs. » En possession de ce droit, les bourgeois auraient bien voulu ne l’appliquer qu’au paiement de leurs dettes ; mais le roi ordonna, par ses lettres de jussion du 27 juin 1618, de l’employer conformément à la demande qui lui avait été faite. On sentait la main de la royauté dans les affaires des villes, malgré la résistance des États de Bretagne qui s’opposaient à ce que la levée des octrois eût lieu sans leur consentement, et qui firent plusieurs fois reconnaître leur droit.

À ces actes on s’aperçoit que la période de la monarchie, dite des États, venait de finir. Les États généraux de 1614 en furent la dernière et libérale manifestation. Les États de Bretagne s’étaient réunis auparavant à Nantes, pour recevoir le roi et la reine régente, à la suite de quelques troubles survenus dans la province. Ils désa-