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vouèrent les fauteurs de ces troubles et envoyèrent, aux États-généraux, suivant l’usage, des représentants des trois ordres. Parmi ceux du Tiers, on remarquait Raoul Marot, sieur de La Garaye, sénéchal de Dinan, et Mathurin Rouxel, sieur de Beauvoir, procureur-syndic des habitants de Saint-Brieuc. Le prévôt des marchands de Paris, Robert Mirou, réclama dans cette assemblée plusieurs réformes, notamment la liberté des élections municipales. On sait comment ces demandes furent écartées. Si l’habile et sage politique que Henri IV avait essayée, quelques années auparavant, dans l’administration intérieure, avait été suivie, nul doute que les provinces et les villes n’eussent réparé bien vite les maux de la guerre, en conservant leurs libertés ; mais, dans la période de monarchie absolue où nous allons entrer, Richelieu et Louis XIV, ne se préoccupant que d’assurer l’ordre et l’unité du pouvoir, vont appliquer aux villes un autre système de gouvernement, dont nous verrons les effets en poursuivant ce récit.

L’année 1615 fut marquée par l’établissement à Saint-Brieuc d’un couvent de capucins. Ces religieux, dont le ministère était spécialement consacré aux pauvres, furent appelés par le seigneur de Boisboissel, Jean de Bréhand, qui leur donna la maison de la Grange-Bannerye, avec ses dépendances, près du faubourg de Quintin. La communauté de ville, trouvant cette fondation utile au milieu des épreuves que traversait la population, y contribua pour 2,600 livres. L’évêque l’approuva, mais il n’en eut pas l’initiative, comme on l’a prétendu.

Le successeur de Melchior de Marconnay fut André Le Porc de La Porte (1619-1631), d’une famille noble de Pordic. Bien qu’il n’eût que 25 ans à l’époque de sa nomination, il fut accueilli avec faveur, à cause de ses manières aimables, et, quand il fut plus connu, il se fit aimer et respecter.

En 1620, il eut l’honneur de présider sans contestation les États de Bretagne à Saint-Brieuc, « en la grand’église.» Cette session ne fut ni longue ni importante. Bientôt de