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La présidence devenait d’ailleurs un poste difficile à remplir. On le vit bien dans la session qui fut tenue à Saint-Brieuc, en 1659. C’était un usage d’accorder au roi un secours, à chaque session, en dehors des fouages ordinaires qu’il percevait directement. Les États, ne pouvant couvrir leurs dépenses avec le produit des Devoirs, ou impôt sur les boissons, et des fouages extraordinaires qu’ils avaient obtenus, en 1645, auraient voulu diminuer le secours, que par un reste d’orgueil national ils appelaient le don gratuit. Les commissaires du roi exigèrent 2,600,000 livres, en 1659. Les États n’en offrirent que 1,400,000 ; mais le maréchal de La Meilleraye ayant menacé de suspendre la session, on finit par transiger à 2,200,000 livres. Comme on était loin de l’attitude fière et libre des États d’avant la Ligue !

On sait que Louis XIV avait fait, avec raison, un édit rigoureux contre les duels. Pour correspondre à la pensée du monarque, une partie de la noblesse, avec son président Armand Du Cambout, signa, dans cette même session, l’engagement de refuser tout appel en combat singulier, et de ne se battre en duel pour quelque cause que ce pût être. Cette déclaration produisit un effet salutaire, parce qu’elle émanait d’hommes qui avaient fait leurs preuves sur les champs de Bataille.

Denis de La Barde employa utilement les indemnités qu’il recevait comme président des États. Comprenant que, pour assurer la réforme de son clergé, il fallait avant tout s’occuper de l’instruction des jeunes gens se destinant au sacerdoce , il obtint en 1664 l’autorisation de fonder un séminaire à Saint-Brieuc. Il acheta dans ce but la Grande-Grenouillère et y appela, en 1666, les disciples de Saint-Vincent-de-Paul, les Lazaristes. Cet établissement lui coûta plus de 15,000 livres, et cependant la chapelle n’était pas encore terminée quand il mourut. Son testament, qui contient un grand nombre de legs charitables, achève de faire connaître les qualités de cet excellent évêque.

L’année même où les Lazaristes furent chargés du sémi-