Aller au contenu

Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naire, l’hôpital de la Madeleine fut placé sous la direction des dames de Saint-Thomas de Villeneuve. Dès le xvie siècle, il existait un hôpital à Saint-Brieuc. Est-ce le même ? On ne saurait le dire. Celui de la Madeleine, dont la ville s’occupait en 1608, et dont elle nommait l’administrateur, s’étendait, dans le local consacré aujourd’hui au Bureau de bienfaisance, jusqu’à l’ancien Marché au Blé, sur lequel il avait sa principale entrée. Les dames de Saint-Thomas de Villeneuve y vinrent de Lamballe, peu de temps après la création de leur institut dans cette ville. Elles avaient à leur tête la mère de La Pommerays, l’une des trois femmes d’élite qui partagent avec le Père Le Proust l’honneur de cette fondation, si éminemment utile aux malades et aux infirmes.

De la communauté de ville, nous n’avons presque rien à dire à cette époque. Il y a une lacune dans les registres des délibérations, de 1629 à 1692, et, dans les autres documents, on ne trouve que la mention d’une levée d’hommes à Saint-Brieuc et de l’établissement de barricades aux avenues, en 1675, par l’ordre du duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne. C’était sans doute la suite des mesures de répression prises par ce gouverneur contre les paysans bretons, à l’occasion de la révolte dite du papier timbré, mesures si impitoyables sur divers points qu’elles faisaient dire à Mme de Sévigné : « Vous pouvez compter qu’il n’y a plus de Bretagne et c’est dommage. » Ce mouvement, qui n’a fait que passer à quelque distance de Saint-Brieuc, et qui est resté presque inaperçu, avait cependant tous les caractères d’une révolution sociale, si l’on en croit un manifeste dans lequel « les nobles habitants de 14 paroisses unies du pays Armorique » ne craignaient pas de rendre des décrets et d’exposer leurs griefs aux États[1].

Il peut paraître étrange que, pendant la période la plus brillante du règne de Louis XIV, nous n’ayons à citer, à Saint-Brieuc, que des faits d’une importance secondaire.

  1. Nous avons analysé ce document à la page 52 de la Notice sur les Archives civiles des Côtes-du-Nord, laquelle sert d’introduction au 1er volume de l’inventaire des archives de ce département.