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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/14

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des hommes leur gloire, qui allait presque en vieillissant. »[1]. C’est pourquoi il fit composer l’office de ces deux saints, Officium sanctorum Brioci et Guillielmi, patronorum diœcesis Briocensis. Et ce qui augmente pour nous le prix de ce petit volume, devenu assez rare, c’est qu’il fut imprimé chez notre plus ancien imprimeur briochin, Guillaume Doublet, dont l’établissement, encouragé par l’évêque, le chapitre et la communauté de ville, ne date que du mois d’avril 1620.

Cet office n’était que l’abrégé d’une ancienne chronique, Vetus chronicon conservée dans le trésor de la cathédrale et aujourd’hui introuvable.

Heureusement le chanoine Grumet de La Devison eut la pensée de traduire cet office en français, puis modifiant son plan, il publia chez Guillaume Doublet, en 1626, la Vie, les miracles et les éminentes vertus de S. Brieuc, et en 1627, la Vie, les miracles et les éminentes vertus de S. Guillaume[2]. Ces deux ouvrages offrent un réel intérêt, non seulement à cause du charme et de la naïveté du style, mais aussi des extraits considérables de l’ancienne chronique cités par l’auteur. Du reste La Devison était tellement rempli de l’esprit de cette chronique, que son œuvre en est évidemment la paraphrase enthousiaste. Ces publications, faites au xviie siècle, ne concernent que les deux gloires religieuses de la ville et du diocèse ; celles du xviiie siècle embrassent un plus vaste cadre. Un autre chanoine, l’abbé Ruffelet, qu’on peut considérer comme notre premier chroniqueur, publia, chez Mahé, en 1762 et 1763, les Etrennes briochines et, en 1771, les Annales briochines, ou abrégé chronologique de l’histoire

  1. « Laudem eorum iam prope senescentem ab obliuione hominum atque silentio vindicando. » (Epître préliminaire de l’Office de 1621, adressée par Mgr de La Porte à son clergé.— Bibliothèque de la ville de Saint-Brieuc.)
  2. La vie de S. Brieuc et celle de S. Guillaume, réimprimées sous leur forme primitive par M. L. Prud’homme, en 1874, portent toutes les deux la date de 1627, parce que l’auteur, après avoir publié la première en 1626, la réunit à la seconde, l’année suivante.