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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/147

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officiers des Regaires. En 1667, il y eut une scène si violente au feu de joie préparé sur le Pilori, à l’occasion de la naissance du dauphin, que l’évêque fut insulté et obligé de se retirer. Cet évêque était le bon Denis de La Barde. Il avait cependant contribué largement à l’éclat de la fête : Un bûcher avait été allumé par ses ordres devant la porte principale de son manoir ; « Dans le milieu de la cour, la pompe fontenne qui avait accoustumé de randre de leau a jetté du vin abondamment et chacun en a beu à sa volonté... Pendant la nuit, les fenestres dudit manoir ont paru garnies de lanternelles allumées, décorées de fleurs de lys ». Le procès verbal qui décrit cette magnificence constate aussi qu’un chanoine, le sieur de Robien Auffray, ne la trouvant point de son goût, dit publiquement à l’évêque « que ce que faisoit ledit seigneur n’estoit que pure mommerie. »

Ces scènes, dont il ne faudrait pas exagérer l’importance, font connaître, avec les mœurs administratives, un côté de la physionomie de Saint-Brieuc au xviie siècle.

Les exercices militaires étaient toujours en usage dans la bourgeoisie, car, outre sa milice que nous avons vue à l’œuvre, elle avait conservé sa compagnie des chevaliers du papegault, dont les privilèges furent étendus par lettres du mois de juin 1635, et l’organisation fut révisée par un règlement de 1671.

Les malheurs qui pesèrent si longtemps sur Saint-Brieuc, au xviie siècle ne permirent ni à la ville, ni aux habitants d’y faire beaucoup de travaux. L’architecture religieuse ne produisit rien qui mérite d’être signalé. La chapelle des Ursulines fut moins remarquable par son architecture que par son ornementation. Elle fut peinte tout entière, aux frais de M. de La Porte, d’après le Déal du couvent, par Balthazar Thibaut, maître peintre, que le registre des délibérations municipales nous signale, en 1626, comme chargé de décorer le maître-autel de Saint-Michel. L’architecture civile, moins soucieuse des détails artistiques que de la grandeur et de la solidité, éleva plusieurs belles maisons en pierre, notamment celle qui fait face à la rue