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dans les environs, depuis qu’on avait fait venir des graines de lin de Flandre et de Dantzick.

Le commerce maritime retrouva non seulement la prospérité dont il jouissait au temps des Favigo, il promit même de se développer lorsque le sieur Rouxel eut donné, en 1687, l’exemple des armements pour la pêche de Terre-Neuve.

On put croire un instant que la ville de Saint-Brieuc allait avoir un autre élément de succès dans ses eaux minérales, grâce au sieur Grillant, chirurgien juré et maître apothicaire. La première source qu’il trouva dans le vallon de Robien, en 1642, produisit des cures merveilleuses pendant plusieurs années, après quoi on n’en parla plus. Il en découvrit une autre en 1673, dans le vallon de Gouédic, près d’un étang, dit l’étang de l’évêque, et la signala, en 1677, dans un ouvrage ayant pour titre : « Traité des qualités et des vertus des eaux minérales nouvellement découvertes proche la ville de Saint-Brieuc, avec une ample méthode d’en user salutairement. » Ce traité fut décoré d’une dédicace en vers, adressée à l’évêque de La Hoguette par le bel esprit du temps, M. Gaisneau, sieur de La Ville-Claire[1]. Cela suffit, un peu avec les qualités ferrugineuses de la source, et beaucoup avec le charme de ce frais vallon, pour donner à la fontaine des Eaux un renom qui s’est continué presque jusqu’à nos jours.

Le chirurgien Grillant eut certainement de nombreux et méritants prédécesseurs, à l’époque des pestes qui dépeuplèrent la ville ; mais leurs noms sont restés dans l’oubli. On ignore aussi à quelle date vint à Saint-Brieuc le médecin Gonzalès Netto, dit Suevo Netto, fils d’un négociant portugais, établi à Nantes. On sait seulement qu’il y fut qualifié de célèbre médecin dans un procès-

  1. « Ville des plus charmantes en ta fécondité,
    Par tant de belles eaux et de bonnes fontaines
    Que la terre nous donne et tire de ses veines,
    Aussi bien en hiver qu’elle fait en été ;
    Qualifiée d’un évêque rempli de sainteté,
    Qui nous comble de biens que sa présence amène, etc. »

    Le reste n’est plus qu’une hyperbole à l’adresse de l’illustre La Hoguette.