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-verbal de 1625 et qu’il y mourut avec la réputation d’un saint.

Les lettres ont été cultivées, au xviie siècle, dans notre ville par quelques hommes distingués, mais non supérieurs. Au siècle précédent, nous avons eu l’occasion de citer Jean Rioche et son Abrégé historique. Jean Rioche a été gardien du couvent des Cordeliers de Saint-Brieuc et, suivant quelques biographes, il est même né dans notre ville. Il nous appartient donc à un titre ou à un autre.

Quelque temps après lui, François Auffray, sieur de Pluduno, chanoine de la cathédrale, a composé des « hymnes et cantiques de l’Église, traduits en vers françois sur les plus beaux airs de ce temps, ensemble diverses pièces de poésie chrestienne, entremeslée dans l’œuvre selon les saisons de l’année, le tout pour la consolation des âmes catholiques et dévotes. » Saint-Brieuc, Doublet, 1625. — Cette œuvre, bizarre quant au fond, rappelle pour la forme le genre précieux si fort en vogue à cette époque[1].

Un confrère du chanoine Auffray, La Devison, pendant son court passage à la cathédrale, a rendu plus de services à l’église de Saint-Brieuc et aux lettres, en publiant les Vies de saint Brieuc et de saint Guillaume, dont on a pu apprécier, dans nos deux premiers chapitres, le style naïf et charmant et même la valeur historique.

Comme protecteur des lettres et des arts et de l’imprimerie fondée à St-Brieuc, en 1620, par Guillaume Doublet, comme inspirateur de la publication de l’Office des deux saints et par suite des deux ouvrages de La Devison, nous devons rappeler que l’évêque Le Porc de La Porte a bien

  1. Nous n’en citerons connue exemple que la paraphrase de la strophe suivante de l’hymne de saint Guillaume :
    O quam corusco sidère     O Saint-Brieuc, cité gentille,
    Splendet Briocum civitas,     Que ton sol reluit excellent
    Quam Guillelmus pontifex     Par un grand astre étincelant
    Suo décorât lumine !     Qui sur ton hémisphère brille :
        C’est Guillaume, prélat sans prix,
        Lequel Ta décorant de clarté ton pourpris !

    Études sur quelques ouvrages rares et peu connus au xviie siècle, par M. Ropartz, 1879, Nantes).