Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/17

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Cette dernière proposition a soulevé quelques objections. En poursuivant si loin cette histoire, n’y a-t-il pas à craindre de froisser quelques susceptibilités ? — À ce compte, il faudrait aussi faire le silence sur la Révolution et attendre, pour écrire l’histoire d’une époque, que non seulement les hommes, mais encore les documents, aient disparu. Nous avons eu assez de peine à réunir des pièces datant du premier Empire, pour croire qu’il était temps d’y songer.

D’ailleurs, ce que nous avons voulu faire, c’est une œuvre, non de politique, mais d’histoire. C’est une suite de tableaux, dans lesquels nos pères apparaissent avec leur physionomie réelle, s’il est possible, c’est-à-dire avec leurs qualités et même avec leurs défauts. Pour cela, nous avons dû exposer les faits avant tout et, si nous avons étudié les institutions depuis la Révolution, ce sont les institutions municipales seulement. Il n’y avait pas plus de danger à le faire après 1789 qu’avant cette date. Il y avait au contraire avantage, parce que, pour apprécier notre régime municipal d’une manière équitable, il ne suffit pas de l’étudier à l’une des époques de son histoire, il faut en suivre les transformations sans interruption jusqu’à nos =jours, dans l’ancienne société comme dans la nouvelle.

De là est venue naturellement la division de cette histoire en deux parties :

Première Partie. — Avant 1789.
Seconde Partie. — Après 1789.

La conclusion de cette étude sera de savoir : à un point de vue spécial, si les habitants de Saint-Brieuc ont conservé ou modifié les habitudes et le caractère de leurs ancêtres ; — à un point de vue plus général, si les institutions municipales ont réalisé un progrès suffisant, ou s’il reste à les développer en respectant l’unité du pays, mais sans se préoccuper de la forme du gouvernement central.