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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/182

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gnement des lettres. À la même époque, l’abbé Ruffelet était chanoine de Saint-Guillaume et préparait ses Annales briochines.

Si le clergé encourageait les lettres à Saint-Brieuc, on doit reconnaître aussi que, sans échapper à la décadence morale qui grandissait, il travaillait cependant à s’améliorer. Michel Le Nobletz et le père Maunoir, ces apôtres du xviie siècle, avaient laissé des disciples. À la fin de ce siècle et au commencement du xviiie, apparut M. Leuduger, de Plérin, l’un des inspirateurs de l’ordre du Saint-Esprit, le scholastique de la cathédrale aussi humble que savant, le catéchiste infatigable du peuple des campagnes. M. Leuduger dirigea l’œuvre des missions et des retraites, pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, en 1722. Son action fut immense. Elle s’exerce encore par un ouvrage resté populaire, bien qu’il date d’un siècle et demi : le Bouquet de la Mission.

M. Cormeaux, de Lamballe, recteur de Plaintel, reprit d’une manière brillante, après un assez long intervalle, l’œuvre de M. Leuduger. Il dirigea les missions annuelles avec autant de zèle que de succès, de 1779 à 1789. Le reste de sa vie appartient à la période révolutionnaire.

Si le zèle de ces apôtres était efficace surtout auprès du clergé des campagnes, il ne pouvait rien contre les abus inhérents à la situation officielle du haut clergé. Nous comprenons dans cette catégorie les chapitres et les abbayes, mais non les deux couvents d’hommes établis à Saint-Brieuc, parce que ceux-ci ne comptaient pas dans L’ordre politique et que leur situation financière, en 1789, n’était rien moins que brillante.

C’est, avec le clergé, la bourgeoisie qui exerçait la plus grande influence à Saint-Brieuc. Cette influence, après avoir été compromise dans la première moitié du xviiie siècle, devint considérable dans la seconde, lorsque la communauté de ville disposa des charges municipales, après les avoir rachetées. Nous avons indiqué ce qu’était la municipalité à ces deux époques, dans ses relations avec le pouvoir central. Veut-on connaître une scène de sa vie