Aller au contenu

Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cienneté de l’imprimerie qu’ont dirigée, de 1620 à nos jours, les familles Doublet, Mahé et Prud’homme ;

Les tailleurs et tisserands, à cause de l’importance qu’avait alors cette industrie dans notre région. Saint-Brieuc n’était pas, il est vrai, comme Quintin, un centre de grande fabrication. Les fils à la main qu’on y faisait étaient envoyés aux teintureries de Rennes ou employés dans le voisinage, par les petits métiers, au tissage des toiles. Les premiers valaient de 15 à 20 sous, la livre ; les autres, de 25 à 40 sous, et quelquefois, suivant la qualité, de 2 à 4 livres.

Outre l’industrie des toiles, nous citerons, pour mémoire, une manufacture de faïence établie, en 1762, dans la rue Saint-Michel. Elle donna quelques espérances. Le chroniqueur Ruffelet disait même, en 1771, que les essais en terre blanche avaient parfaitement réussi et « qu’on y travaillait dans le dernier goût ». Cette prospérité ne fut pas de longue durée.

De ce genre d’industrie à l’art, il n’y a qu’un pas. De tous les arts, l’architecture et la sculpture ont seuls laissé quelques traces à Saint-Brieuc. M. de Bellescize forma le dessein de reconstruire le palais épiscopal, mais il n’eut que le temps d’élever l’un des pavillons, dont les belles proportions permettent d’apprécier ce qu’aurait été l’édifice. La cathédrale a conservé de cette époque une œuvre d’art due à un habile sculpteur de Châtelaudren, Corlay : c’est l’autel de la chapelle du Saint-Sacrement. Corlay a travaillé aussi à orner la chapelle des Sœurs de la Croix, chez lesquelles il avait table de maître et 12 livres par jour. La communauté de ville s’occupait, de son côté, à retenir à Saint-Brieuc des ouvriers de choix, et jugeant « qu’il est de l’intérêt du public d’avoir des orfèvres habiles », elle demandait à MM. les juges de la monnaie de Rennes des lettres de maîtrise pour le sieur Fontaine.

En même temps, on faisait de louables efforts pour améliorer la voirie publique. Sans doute, la ville était encore infectée dans sa partie centrale par un canal à ciel ouvert, connu sous le nom de l’Ingoguet, et par le marais qu’en-