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médecine, « qui fut d’un grand secours aux malades de la ville et de la compagne et à ceux des hôpitaux depuis 1707 ». Certains privilèges furent bientôt accordés au médecin. L’arrêt du Conseil qui réorganisa la communauté de ville en 1753, classa le médecin parmi ses membre. À partir de 1754, la ville accorda une allocation de 400 livres, successivement à quatre médecins, les sieurs Conery père et fils, Cartel et Bagot. Ce dernier, que nous avons déjà mentionné, en 1774, comme maire habile et zélé, a consigné dans un manuscrit de curieuses observations sur la ville de Saint-Brieuc, les unes, météorologiques, de 1778 à 1790 ; les autres, médicales, commencées six ans plus tôt[1].

Les observations météorologiques de M. Bagot font connaître jour par jour le degré de la température et la direction des vents. Il en résulte que, pendant les années indiquées plus haut, les degrés extrêmes au thermomètre de Réaumur furent 25 au-dessus de zéro, au mois d’août 1783, et 7 au-dessous de zéro, dans les années 1783, 1784, 1786 et 1788. Le vent dominant fut presque toujours celui d’ouest. Le climat était assez doux, mais pluvieux.

Les observations médicales présentent un intérêt tout particulier, bien que M. Bagot ne se prononce pas sur le caractère de l’épidémie qu’on appelait la peste au xviie siècle. Il ne remonte pas au delà de 1741 et dit que, pendant cette année et la suivante, il y eut des fièvres malignes et contagieuses. De son temps, les épidémies ne furent ni fréquentes ni de longue durée. La petite vérole reparaissait tous les quatre ou cinq ans, sans être trop meurtrière. En 1773, M. Bagot donna dans sa famille l’exemple de l’inoculation de la variole, sans y convertir le public. En 1774, la rougeole causa d’assez grands ravages dans les villes et une fièvre putride et maligne sévit dans les campagnes. En 1779, les habitants de Saint-Brieuc eurent à souffrir de la dyssenterie ; de 1782 à 1784, de la

  1. Ce manuscrit nous a été communiqué par M. Tempier, archiviste du département, qui l’a retrouvé à Paris.