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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/194

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Sur cette place, du côté opposé au quartier Fardel, s’ouvrait la Cohue, entourée de ruelles infectes et mal famées : la Clouterie, la rue aux Toiles, l’allée Menault, terminée par la Muzoire, où se déchargeaient les eaux provenant du marais que nous avons signalé au centre de la ville. C’est à ce carrefour, toujours encombré, qu’on venait d’ouvrir la rue Neuve de Gouët.

Sur le versant oriental du ravin, au-dessus de la rue Neuve de Gouët, la vieille rue de Gouët n’offrait plus que le souvenir de son ancienne splendeur. La Grand’Rue-ès-Marchands, sa voisine, était, depuis longtemps déjà, le séjour du haut commerce.

Entre les rues Charbonnerie et Madeleine s’étendait l’hôpital, faisant face à peu près, dans la rue Madeleine, à la maison des sœurs de Charité, mais ayant sa porte principale sur le marché au blé. À quelques pas de ce marché, à l’entrée de la rue Saint-Benoit, habitait le chanoine Ruffelet, dont la maison joignait au couvent des Bénédictines ou Calvairiennes. Les jardins de ce couvent s’avançaient jusqu’aux Sablons, ensemble de fossés, de murs des anciennes fortifications et de terrains vagues où l’on venait de bâtir les prisons. La Croix-de-Santé s’élevait sur un tertre dominant la Fontaine-à-Loup, dans le voisinage de l’église Saint-Michel et de son cimetière. Cette église était située à l’extrémité de la ville et au milieu des champs. Il en était de même des Forges, que traversait l’ancien chemin conduisant au Légué.

Si les travaux publics avaient reçu une sérieuse impulsion dans la seconde partie du siècle, l’administration municipale avait pris, dès la première partie, quelques mesures concernant la santé et la sécurité publique.

Les médecins étaient peu nombreux, mais la ville s’imposait quelques sacrifices pour en avoir toujours un, à cause des épidémies qui se renouvelaient fréquemment. Une délibération de 1711 rappelle que « les communautés étant en droit d’appeler des médecins pour le bien des habitants », celle de Saint-Brieuc avait fait venir, à la suite du décès de Pierre André, en 1706, le sieur Hunault, docteur en