Aller au contenu

Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

générales dans la chapelle de Saint-Guillaume. Ce n’était d’abord qu’un club, ce fut bientôt un pouvoir. Les Communes en effet sommèrent une société littéraire, dite de la Liberté, de se dissoudre, sous prétexte que quelques-uns de ses membres avaient signé, l’année précédente, une déclaration en faveur du maintien des trois ordres. Épouvantée de quelques menaces, cette société se sépara « en protestant de ses bons sentiments». Y eut-il une pression du même genre exercée sur la municipalité ? Toujours est-il que celle-ci se réunit aux Communes, le 29 juillet, achevant ainsi d’abdiquer. Pendant quelque temps, l’anarchie régna dans l’assemblée et dans la rue, où les jeunes volontaires faisaient la police à leur façon. Enfin, un comité permanent fut chargé de veiller à l’ordre et de correspondre avec le gouvernement et les autres comités[1].

Pour assurer l’ordre, le comité organisa un corps de volontaires nationaux, à 9 compagnies. Il en nomma M. Poulain de Corbion premier colonel ; M. de La Villeberno, second colonel ; M. Palasne de Champeaux, colonel d’honneur. Il obtint du gouvernement, pour armer cette milice, quelques centaines de mauvais fusils et acheta six canons pour remplacer les anciens, hors d’usage. D’autre part, il protestait contre le paiement des pensions dont jouissaient quelques membres du clergé et de la noblesse ; il accusait le chapitre de la cathédrale et les nobles de Saint-Brieuc d’en imposer au peuple par de feintes promesses et, s’attribuant un rôle politique, il chargeait les députés de Saint-Brieuc à l’Assemblée nationale « de protester contre toute espèce de veto que l’on accorderait au roi ». Pour que la tranquillité publique ne fût pas sérieusement compromise par de pareilles manifestations, il fallait que la population fût aussi calme que modérée.

Au point de vue des institutions municipales, l’année 1789 n’amena donc qu’un bouleversement. Celle de 1790 va débuter par un essai d’organisation.

  1. Les 12 premiers membres de ce comité furent MM. Bagot, Besné, Boulard, Deberge, Droguet, Gourlay, Guimart, Jouannin Folleville, de La Villeberno, Le Mée, Le Meur, Le Saulnier de Vauhello.