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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/215

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voulu orner d’une cravate. Cette cravate devint un monument, dans le discours du maire Bagot. « La cravate dont on vint d’orner votre drapeau. dit-il à la garde nationale, est un nouveau monument du civisme qui caractérise votre brave colonel. » D’après les récits officiels, l’enthousiasme était au comble, tant dans cette solennité que dans la seconde fête de la Fédération, qu’on avait célébrée quelques jours auparavant, le 14 juillet 1791.

En ce qui concerne les finances, l’Assemblée nationale, après avoir déclaré dans la constitution que « toutes les contributions seront réparties entre tous les citoyens également, en proportion de leurs facultés », avait créé les contributions directes et indirectes. Les directes comprenaient la contribution foncière, la mobilière et celle des patentes. L’Assemblée avait chargé les municipalités d’en surveiller la répartition, et de s’y faire une petite part pour couvrir les dépenses locales. Dans ce but, elle avait demandé aux communes l’état de leurs revenus et de leurs charges, avait ordonné de payer les dettes en vendant les biens communaux ou les domaines nationaux affectés aux communes, et, pour remplacer les octrois supprimés, elle avait attribué aux communes pauvres, à partir du 1er avril 1791, 2 sous par livre sur les droits de patentes et, au besoin, quelques sous par livre additionnels à la contribution foncière et à la mobilière. Suivant ces dispositions, les charges locales de la ville de Saint-Brieuc, en 1791, furent arrêtées à 7,648 livres 18 sous. Elles furent couvertes par 466 l. 17 s. provenant du dixième des patentes et par 7182 l. 1 s. représentant 2 s. 6 d. par livre de la quote-part municipale dans les deux autres contributions. Total égal : 7648 l. 18 s.

Cette part fut bientôt reconnue insuffisante. Il fallut, dès 1791, affermer les bâtiments publics et même une partie du local des Cordeliers qu’on avait acheté pour y transférer l’hôpital. La misère était telle qu’on fut obligé de prendre 12,000 livres dans la caisse du général de Saint-Michel pour occuper une centaine d’ouvriers aux travaux du che-