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on les doubla, en 1792, sur la contribution foncière et la mobilière, de sorte que le budget municipal atteignit 11,000 livres. On payait en outre à l’État 55,000 livres environ sur les contributions directes, soit 20,000 livres de plus qu’en 1790.

Le crédit avait-il du moins résisté à tant d’assauts ? — Voici ce qu’écrivait à ce sujet, dès le 27 janvier 1792, la Société populaire à un club de Paris : « Frères et amis, la rareté du numéraire est à son comble. L’escompte est aujourd’hui à Saint-Brieuc à 32 pour 100. Les assignats de 5 francs perdent 20 sous. L’ouvrier ne sait plus où donner de la tête. » Au mois de juin, tout en plantant l’arbre de la liberté, on nommait une commission pour faire échanger la monnaie contre des assignats.

Dans cette ruine de la prospérité et des libertés publiques, il faut cependant signaler l’élan généreux avec lequel on organisa la défense nationale, quand l’ennemi envahit les frontières. À peine eut-on proclamé la patrie en danger, que le conseil général de la commune de Saint-Brieuc se mit en permanence, avec publicité des séances. Il pressa la levée des gardes nationales et les enrôlements pour la ligne. Un premier bataillon de volontaires était déjà parti, le 3 mai, pour l’armée du Nord : il fut fait prisonnier à Oudenarde. Un second le suivit dans le mois de juillet : il prit une part brillante à la défense de Landau.

À la suite de l’émeute du 10 août qui renversa tout à fait la royauté, les assemblées électorales furent convoquées pour nommer une Convention. Celle des Côtes-du-Nord se réunit à Dinan, le 2 septembre. Il y eut 526 votants. M. Palasne de Champeaux présidait le bureau. Il fut l’un des huit députés élus.

III. — ÉPOQUE DE LA CONVENTION (1792-1795).


Tout le monde sait que le premier acte de la Convention fut de proclamer la République[1] ; le second, de mettre

  1. Le calendrier républicain ne fut officiellement adopté qu’à la fin de 1793, mais on le fit néanmoins remonter au 22 septembre 1792, de sorte que l’an ii commença le 22 septembre 1793, et ainsi de suite, jusqu’au 31 décembre 1803, qui correspond au 11 nivôse de l’an xiv. La concordance des jours du nouveau et de l’ancien calendrier se calcule à l’aide du tableau suivant :
    Vendémiaire durait du 22 septembre au 21 octobre ; — brumaire, du 22 octobre au 20 novembre ; — frimaire, du 21 novembre au 20 décembre ; — nivôse, du 21 décembre au 19 janvier ; — pluviôse, du 20 janvier au 18 février ; — ventôse, du 19 février au 20 mars ; — germinal, du 21 mars au 19 avril ; — floréal, du 20 avril au 19 mal ; — prairial, du 20 mai au 18 juin ; — messidor, du 19 juin au 18 juillet ; — thermidor, du 19 juillet au 17 août ; — fructidor, du 18 août au 16 septembre. L’année comptait ainsi 360 jours, auxquels on ajoutait, dans les années ordinaires, 5 jours dits complémentaires ou sans-culottides et, de plus, tous les quatre ans, le jour bissextilaire. Chaque mois était divisé en trois périodes de dix jours, dites décades.