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fication. Plusieurs chefs de chouans déposèrent les armes, entre autres Legris-Duval, qui se retira dans son manoir de Bocenit.

1797 (an v et an vi. — La réaction se faisait contre la politique de Directoire. Plusieurs des officiers municipaux de Saint-Brieuc étaient considérés par le gouvernement comme des réactionnaires. C’est en effet à MM. Lorin, Prud’homme, Conan et Ferrary que fut dû, en l’an v, le retour à l’hôpital des dames de Saint-Thomas. Cette mesure fut favorablement accueillie par la population et, quand on fit le renouvellement partiel de la municipalité, les administrateurs sortants furent remplacés par d’autres également modérés, entre autres M. Lymon-Belleissue. L’assemblée électorale tenue à Saint-Brieuc dans le mois de germinal, envoya de son côté M. Prud’homme au Conseil des Anciens. Cette réaction n’était point particulière aux Côtes-du-Nord et se produisait à Paris, dans le Directoire lui-même, comme la conséquence naturelle de la Terreur ; mais la minorité du Directoire soutenait, dans son intérêt, une théorie étrange, à savoir qu’en république, la forme du gouvernement ne peut être changée par la volonté nationale. En vertu de ce principe, elle fit, pour se maintenir au pouvoir, l’un de ces coups d’État si fort reprochés à l’absolutisme. Ce fut le 18 fructidor an v (4 septembre 1797). Les députés des Côtes-du-Nord ne furent pas déportés comme tant d’autres. Leur élection fut seulement annulée.

Le Directoire ne se fit pas faute de destituer les fonctionnaires et les administrateurs élus par les assemblées primaires. Le 13 vendémiaire an vi, il prit contre les trois membres restants de la municipalité de Saint-Brieuc, MM. Ferrary, Chauvin et Gélineau, l’arrêté suivant, qui est un modèle du genre : « Le Directoire, considérant qu’un de ceux élus en l’an iv doit se retirer comme étant parent d’émigrés, considérant d’ailleurs que tant ce dernier que l’autre membre élu en l’an iv, par leur insouciance, leur faiblesse, ou à dessein, ont négligé de s’opposer