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capacité. L’installation eut lieu, le 10 prairial an vii, dans l’ancien local des Cordeliers. Des discours y furent prononcés par le citoyen Denoual, président de l’administration départementale ; Lymon-Belleissue, membre du jury central d’instruction ; Fromaget, professeur de langues anciennes, et Dayot, professeur de belles-lettres. Outre ces deux derniers, le procès-verbal mentionne parmi les professeurs appelés à prêter serment, les citoyens Néther, professeur de dessin ; Le Maout, d’histoire naturelle et de chimie ; Le Boyer, de physique expérimentale, et Baschamps, bibliothécaire. Ces maîtres étaient tous des hommes distingués qui formèrent de bons élèves. L’enseignement donné à l’école centrale rompait cependant avec la tradition classique, car l’étude des sciences y était séparée de celle des lettres et, en fait de langues anciennes, on n’y apprenait que quelques éléments de latin. Les élèves, au nombre de 125 en moyenne, se faisaient inscrire dans les différents cours, suivant leurs désirs, et assistaient de préférence à ceux des sciences.

À côté de l’école centrale, on s’occupa d’établir un musée et une bibliothèque. Dès l’an iii, Odio Baschamps, premier vicaire épiscopal, avait été chargé par le district et le département de réunir à Saint-Brieuc les éléments d’une bibliothèque. Le 12 messidor an vii (30 juin 1799), il fut nommé commissaire, ainsi que M. Lymon-Belleissue, pour rechercher les objets d’art, livres, tableaux et gravures disséminés dans les dépôts publics et les communes du département et en dresser un état général, pour en provoquer au besoin la remise. Les deux délégués rapportèrent de leurs voyages dans le département et à Paris d’importantes collections.

Le musée et la bibliothèque, aussi bien que l’école centrale, relevaient de l’administration départementale ; les écoles primaires seules étaient sous la direction de la municipalité, en vertu du décret du 17 pluviôse an vi, qui avait chargé les administrations locales de la surveillance des écoles de leur ressort.

Il n’y eut, du reste, rien de fixe dans les attributions des