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de 2,492 fr. 79, auquel on devait ajouter 19,450 francs de constructions et réparations faites par l’administration départementale, depuis qu’elle occupait une partie de l’Hôtel de Ville. Le municipalité répondit en opposant à l’arrêté la confiscation du collège par l’État, et les dépenses dont nous avons déjà parlé pour l’établissement de la liberté. Il résultait de son compte que, toutes compensations faites, on lui devait près de 14,000 fr. Elle se plaignit avec vivacité « de ce qu’au nom d’une république qu’ils ont si généreusement servie, on voulût leur ravir une propriété si légitime, que la tyrannie même avait respectée dans son délire. » Rappelant l’état précaire des finances de la ville, elle ne craignit pas de dire : « Veut-on dégoûter des administrateurs gratuits ? » Ce fut là le point de départ d’un dissentiment qui se prolongea, entre le préfet et la municipalité. Pendant que M. Thierry, et surtout M. Du Bois du Rivage résistaient à Saint-Brieuc avec énergie, M. Lymon-Belleissue suivait à Paris les négociations avec habileté. La correspondance qu’il entretint à ce sujet avec ses collègues contient d’intéressants détails.

1802 (an x et an xi). — L’administration municipale finit par obtenir gain de cause. Un arrêté des consuls du 29 ventôse an x annula l’arrêté du conseil de préfecture concernant l’Hôtel de Ville. On abandonna de part et d’autre toutes les revendications, et le département lui-même compensa les loyers dus avec les dépenses qu’il avait faites dans l’immeuble. Nous avons insisté sur la conduite de la municipalité dans cette affaire, parce qu’elle sut, quoique nommée par le gouvernement, sauvegarder avant tout les intérêts de la ville.

Dans ses nombreux voyages à Paris, M. Lymon-Belleissue s’était employé, en vrai lettré, avec M. Baschamps, à enrichir la bibliothèque et le musée. Des lettres curieuses de M. Piou fils, l’ingénieur, adressées à M. Lymon-Belleissue, nous apprennent que la chapelle des Cordeliers était déjà divisée en deux parties dans le sens de la hauteur ; que la bibliothèque était établie à l’étage, et qu’on