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celui du champ de foire, autorisé par l’État dans le champ de manœuvres (ancien jardin des Ursulines), et une vente de 16,000 mètres environ de terrain dans l’enclos des Cordeliers, au prix de 10,400 francs !

Le vote relatif à l’école mutuelle des garçons mérite d’être remarqué en raison des circonstances. Les frères des écoles chrétiennes avaient été rappelés, en 1817, sur la demande de la commission administrative des écoles primaires, mais la majorité du conseil voulait que les pères de famille fussent libres de choisir les instituteurs de leurs enfants. On voulait aussi appliquer le système encore nouveau de l’enseignement mutuel. C’est ainsi que l’école laïque des garçons fut bâtie, dans l’emplacement qu’elle occupe, d’après un devis d’environ 16,000 francs.

Tout cela se faisait au commencement de l’année 1820 et on pouvait déjà constater un progrès dans la situation de la ville. Un quartier s’ouvrait dans les enclos des Cordeliers et des Ursulines, la population augmentait et les ressources du budget variaient de 60 à 70,000 fr. La paix ramenait l’activité dans les affaires et par suite les fêtes publiques. Les courses de chevaux, suspendues depuis 1815, à cause du malheur des temps, et rétablies en 1819, avaient causé une satisfaction d’autant plus vive que ces courses étaient peu répandues.

Dans l’ordre religieux et charitable, c’est encore de 1815 à 1820 qu’on vit naître, à Saint-Brieuc, plusieurs institutions populaires, dues à l’initiative ou au concours de M. Jean-Marie de La Mennais : les frères de l’instruction chrétienne, la Providence et l’orphelinat de Mlle Bagot. Ces fondations furent la suite d’une mission célèbre, donnée par les Jésuites à Saint-Brieuc, au mois d’octobre 1816. Elles inaugurèrent le mouvement religieux inspiré en grande partie par M. de La Mennais, pendant qu’il administra le diocèse, en qualité de vicaire-général capitulaire, de 1815 à 1819. Au moment où ce bon prêtre s’essayait aux œuvres charitables, son frère Félix vint se reposer auprès de lui de ses premières agitations. C’est à Saint-Brieuc qu’il fut ordonné diacre, dans la première semaine