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cipales sur le principe électif et d’organiser la garde nationale. En attendant les lois organiques relatives à ces divers objets, une ordonnance royale du 19 octobre 1830 confia la mairie à M. Tueux et nomma un conseil provisoire.

L’administration précédente n’ayant pu, malgré tous ses efforts, maintenir l’ancien système d’octroi, ni par suite suffire à toutes les dépenses, avait laissé 36,000 francs à payer sur l’emprunt du casernement. La nouvelle commission, en rendant hommage à la conduite de ses devanciers, qu’elle citait « comme exemple d’une résistance légale et ferme », reprit leurs idées et réussit à les faire triompher en partie. En même temps, elle partagea la subvention accordée à l’instruction primaire entre les frères et l’école mutuelle, qu’on s’occupa de rétablir « pour donner aux enfants des principes d’éducation en rapport avec le système actuel de gouvernement ». Enfin, elle favorisa, conformément à la loi du 14 octobre 1791, l’organisation de la garde nationale et fit, à cet effet, un emprunt de 6,000 francs, remboursable en quatre annuités, au moyen d’une imposition de 5 centimes additionnels. On eut en retour (on le disait du moins) « la seule garantie de la paix et de l’ordre public », représentée par 6 compagnies de soldats citoyens, sans parler des cavaliers, des pompiers et de la musique, soit en tout 6 à 700 hommes. Le 5 décembre, à la suite de la réception solennelle du drapeau aux trois couleurs, un banquet de 600 couverts fut offert par la garde nationale dans la salle de spectacle. Le buste du roi y figura, portant écrit sur le socle ce mot qu’on attribuait à La Fayette : « Un roi tel que le nôtre est la meilleure des républiques ».

On crut bientôt que la garde briochine allait avoir l’occasion d’agir : des réfractaires étaient signalés à Plaintel, cet ancien foyer de la chouannerie. À cette nouvelle, 300 gardes nationaux et un détachement du 6e léger partirent de Saint-Brieuc, le 29 janvier 1831, et firent, de concert avec la garde nationale de Quintin, une battue dans la forêt de Lorges et des perquisitions dans les maisons des réfractaires. On ne ramena qu’un prisonnier ;