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mais les réfractaires, voyant leur commune occupées militairement, s’empressèrent de faire leur soumission. Fière de ce succès, une partie de la garde nationale de Saint-Brieuc pala de s’unir avec les autre gardes nationales du département, sous prétexte de défendre la monarchie. Le commandant, redoutant ce nouvel essai de fédération, fit échouer le projet.

Plus encore que dans les campagnes, l’agitation était grande à Paris. Elle était entretenue par les revendications de la politique dite de mouvement, par des émeutes et par les démissions multipliées des ministres. Enfin, on résolut de combattre les exigences croissantes de la Révolution, et la politique de résistance fut inaugurée avec le ministère du 13 mars 1831, celui de Casimir Périer.

Si ce ministre eut beaucoup de peine à rétablir dans les grandes villes l’ordre légal, Saint-Brieuc resta dans le calme et put même célébrer avec une certaine solennité les fêtes de la nouvelle monarchie : le 1er mai, fête du roi Louis-Philippe ; les 27, 28 et 29 juillet, jours anniversaires de la révolution de 1830. Le mois de juillet 1831 fut encore signalé par la fête populaire des courses ; par l’élection des députés, qui donna pour représentants aux deux circonscriptions de Saint-Brieuc, MM. Tueux et Riollay ; par le passage de la reine déchue de Portugal, dona Maria, venant de Brest et allant à Dinan visiter quelques-uns de ses partisans exilés comme elle (23 juillet). À ce propos, on remarqua que dona Maria, victime de son oncle don Miguel, avait salué la foule, à Saint-Brieuc, de la fenêtre de la préfecture où avait paru, le 9 juin 1824, don Miguel, alors fugitif. Enfin, dans cette même année, le régime municipal, qui ne fonctionnait qu’à titre provisoire, fut constitué par une loi importante, celle du 22 mars 1831 sur l’organisation municipale.

La grande difficulté qui a divisé et qui divisera longtemps encore les partisans des libertés communales et les autoritaires, c’est de concilier, dans la personne du maire, la qualité de chef de l’association communale et celle de représentant du pouvoir central. Le gouvernement de