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La tentative que fit Mme la duchesse de Berry pour soulever la Vendée, du mois de mai à celui de novembre, n’eut guère d’écho dans les Côtes-du-Nord. Il suffit à l’administration d’envoyer un croiseur sur le littoral et de surveiller deux chefs soupçonnés d’embauchage.

Les causes d’agitation et de tristesse que vous venons d’indiquer disparurent bientôt, et dès 1833, à l’occasion de l’anniversaire du 28 juillet, la garde nationale, mieux exercée et plus en faveur que jamais, donna sur la promenade Duguesclin, admirablement décorée, un banquet de 1,200 couverts, suivi de danses et de réjouissances publiques.

Si l’histoire de notre ville ne contient plus, de 1833 à 1848, d’incidents politiques, elle offre en retour un sérieux développement de la vie municipale.

Le conseil et l’administration se mirent à l’œuvre pour appliquer les nouvelles lois d’intérêt communal. La plus importante fut celle du 28 juin 1833 sur l’instruction primaire. Cette loi, dont on proclamait naguère les dispositions libérales, étendait l’action de l’État, sans sacrifier les droits des pères de famille. Elle établissait deux catégories d’écoles primaires : les supérieures, dans les villes ; les élémentaires, dans les campagnes ; elle obligeait toute commune d’avoir une école élémentaire et facilitait la gratuité pour les indigents, sans l’imposer à tout le monde. Les communes purent disposer de 3 centimes permanents pour l’entretien de leurs écoles, sans parler des frais extraordinaires qu’exigea la construction des bâtiments scolaires. La ville de Saint-Brieuc entra dans la voie que lui traçait le gouvernement et fit jusqu’à 1845 des dépenses considérables pour ses écoles.

La loi du 21 mai 1836 mit aussi à la charge des communes l’entretien de la plupart des chemins vicinaux. On leur permit, à cet effet, d’ajouter 5 centimes, au maximum, à leurs centimes ordinaires et, pour mettre de l’ordre dans le nouveau service, on prescrivit de classer d’abord les chemins. Le classement eut lieu à Saint-Brieuc en 1838. Les travaux cependant ne commencèrent que plus tard,