Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Juillet crut y être parvenu, en obtenant des Chambres que les maires et les adjoints fussent pris parmi les membres du conseil, mais choisis par le roi, quand la population dépassait 3,000 habitants, et par le préfet, au-dessous de ce chiffre. Les conseillers furent nommés pour six ans et renouvelables par moitié, tous les trois ans. Saint-Brieuc en eut 27. Ils ne furent pas élus par le suffrage universel, mais par un certain nombre des citoyens les plus imposés, par d’anciens fonctionnaires et membres de certaines professions, qu’on appelait les capacités. En vertu de ces dispositions, il n’y eut à Saint-Brieuc que 573 électeurs, divisés en cinq sections, dont chacune eut à nommer quelques représentants. Il en résulta qu’un citoyen pouvait être membre du conseil avec un nombre très minime de voix. On le vit bien aux élections du 4 et du 16 novembre 1831, dans lesquelles le premier élu eut 48 voix, et le dernier 18. C’était bien peu pour représenter une population de 10,000 âmes.

Conformément à la nouvelle loi, l’administration municipale fut nommée par ordonnance du 9 mars 1832. Elle eut d’abord à sa tête M. Tueux, le député ; mais le véritable représentant de la municipalité sous la monarchie de Juillet fut M. Le Pomellec, armateur, et gendre du général Valletaux. M. Le Pomellec, adjoint dès 1832, fut maire de 1835 à 1848.

L’année 1832 rappelle un triste souvenir, celui du choléra. L’invasion commença par l’arrondissement de Lannion, gagna le canton de Paimpol et s’abattit sur Saint-Brieuc. Elle y lit des victimes, du 28 juin au 29 décembre 1832, surtout dans les mois d’août et de septembre. Pendant les six mois que le choléra sévit à Saint-Brieuc, les bulletins de la commission sanitaire enregistrèrent 211 cas de maladie et 114 décès. Dans le département, il y eut, du 28 juin 1832 au 7 février 1833, 3,584 malades et 1,585 décès. La charité individuelle vint en aide au zèle des médecins et à celui de l’administration pour combattre le fléau. À Saint-Brieuc, une souscription publique produisit 5,666 fr. 10.